Hommage
à Palézieux
Œuvres sur papier : « La gravure constitue
certainement l’essence de son art »
Des amis de longue date du peintre et de sa femme Madeleine,
la Fondation William Cuendet et l’Atelier de St-Prex, dont la collection est
déposée au Cabinet des Estampes du Musée Jenisch à Vevey, ainsi que la
commission culturelle de Venthône, ont décidé de rendre hommage à Palézieux qui
nous quittait en 2012.
Ce projet se réalise dans une exposition présentée au
Château de Venthône, consacrée aux œuvres sur papier du peintre et
graveur : dessins et lavis, eaux-fortes, vernis mous et aquatintes,
autographies, ainsi que plusieurs peintures de petit format et des livres
illustrés par l’artiste.
Palézieux s’adonne à la gravure parallèlement à la peinture
dès ses études à l’Académie de Florence et, sa vie durant, il va en pratiquer
les différentes techniques, sous l’égide des grands maîtres dont il étudie – et
collectionne les œuvres.
Ed de Heer, directeur du Rembrandt House Museum d’Amsterdam,
relève « la grande curiosité et la quête persévérante de Palézieux qui
nous a valu tant d’œuvres remarquables (…) La gravure constitue certainement
l’essence de son art. Elle lui assure une place unique et durable dans
l’histoire de l’art.
Denise Eyer- Oggier en quête
d’elle même et de ses frères humains
« Chacun a son chemin. Il faut faire son propre chemin. Mais on ne sait pas où l’on va », dit Denise Eyer qui expose au Château de Venthône du 7 au 29 avril 2018.
Dans son atelier à Brigue, elle parle de ses peintures et dessins récents. « Je reviens à l’abstraction. La peinture se fait elle-même par un geste pulsionnel qui exprime ce que je ressens, ce que je vis. »
Grands formats pour davantage de liberté. A dominante
rouge : la couleur saturée évoque le sang et les organes internes.
« Qu’est-ce qui se passe dans notre corps quand la maladie l’attaque ? »
Période d’angoisse. Elle dit cependant : « Si l’océan peut se calmer,
tu peux le faire aussi. » Transparence des bleus intenses et profonds. Atmosphère diaphane quand percent dans la grisaille de
lumineuses lueurs d’un jaune ardent. Sur la toile, la peinture dialogue avec le
dessin. La technique mixte allie acrylique, pastel et fusain. Denise
Eyer-Oggier travaille la couleur en
fines couches posées en aplats, grattées par endroits puis recouvertes. Nervosité du trait qui surgit,
traverse et anime l’espace. Apparaissent
des figures féminines au regard mélancolique et des silhouettes d’oiseaux, inspirées
par les vers du poète palestinien Mahmud Darwisch: la perdrix, l’hirondelle,
métaphore de l’exil. Alors qu’ici le corbeau indigène demeure sur son
territoire. Des esquisses de barrières et de cabanes : obstacles et
refuges. Et fleurissent, comme dans un rêve heureux, d’immatériels nymphéas. La peinture de
Denise Eyer-Oggier qui libère ses émotions intimes, évoque la destinée de nos
frères humains.